Au matin de la nouvelle année 2012, un parisien chute accidentellement dans la Senne, quai des péniches à Bruxelles. Supposé et déclaré mort pendant quelques heures, et même quelques jours pour son sauveur, il sort de sa "sieste" et peut enfin le remercier.
Pour prendre l’air après ce qui fut sa dernière danse ce matin là, le visiteur chute accidentellement à 10 mètres du lieu dans la Senne...|{}| Cette rivière qui permit fin XIXème le développement de la ville de Bruxelles et qui fût rapidement reléguée au rang de collecteur d'eaux usées.
A l’aube de cette nouvelle année 2012, même si l'eau présente de beaux reflets en cette fin de nuit festive, cela n’est pas une raison suffisante pour y trainer car elle est froide, proche des 8°C.
Le seul baigneur du quartier est donc saisi, mais sans panique entreprend de trouver une échelle afin de remonter au plus vite sur le quai. Des travaux d’un coté l’empêche de remarquer une échelle proche à une quinzaine de mètres. Une traversée de la berge ne semble pas envisageable non plus, alors c’est de l’autre coté qu’une brasse est entamée.
Dès lors, tout devient plus flou dans le temps. Le baigneur est remarqué par 3 personnes de la péniche d’à coté, suspendu à l’avant, au bout d’amarrage de cette dernière, de l’eau jusqu’au torse, visiblement souriant les yeux ouverts mais ne répondant à aucune sollicitation de leur part.
Après une première immersion, l’un des observateurs, l'acteur Frédéric MARCHAL, vide de ses poches son téléphone et sa pierre porte-bonheur ; une deuxième coulée et sans plus attendre, il plonge pendant qu’une autre personne alerte les pompiers. C’est grâce au reflet de lumière de son crane chauve que le sauveteur une fois immergé parvient à retrouver à 20-30 cm sous l’eau le désormais noyé et à le maintenir.
C’est alors que s’entame une course contre la montre car, au bout de 4 à 5 minutes, le sauveteur suspendu à l’identique fatigue à son tour du fait de la tête du corps inerte à maintenir hors de l’eau. Il redouble d’efforts en s’enroulant la corde autour de la main, et patiente tétanisé jusqu’à l’arrivée des hommes grenouilles de la Brigade de Pompiers qui se situait à une 40aine de numéros sur le même quai. Les pompiers soulagent alors le sauveteur. Les 2 baigneurs en hypothermie sont dispatchés dans 2 endroits différents, l’un conscient à 33°C ? …, l’autre à 22°C en arrêt cardiaque au Service des Soins intensifs médico-chirurgicaux de l’Hôpital Erasme.
Après quelques heures, le sauveteur sort en bonne santé mais choqué, il se renseigne sur la situation du second. On lui déclare sa mort en ce dimanche après-midi. Il rentre chez lui et poste un message sur son Facebook et ces quelques mots : "Repose en Paix"
Pendant ce temps là, à l’hôpital universitaire Erasme, l’équipe du célèbre Pr Jean-Louis VINCENT, le Pr Daniel DE BACKER, le Dr Fabio TACCONE et le Dr Asmae BELHAJ spécialiste de la transplantation, entament l’impossible réanimation, le réchauffement très progressif du patient en hypothermie admis à 25°C à 7h30 le 01/01/12. Son c½ur s'est arrêté.
Le patient est mis sous ECMO, une machine qui sert à oxygéner le sang, avec un premier palier de température corporelle atteint à 30°C, puis un second à 33°C.
Pendant 24 heures, le patient est maintenu à 33°C pour tenter de protéger son cerveau.
A l’extérieur pendant ce temps là, le lundi soir du 02/01/12, le sauveur retrouve enfin sa pierre porte-bonheur qu’il croyait perdue depuis la veille, quand la famille et la compagne du supposé défunt, sonne à sa porte. Interloqué et confus, ce dernier apprend la lutte pour la vie en cours, et se lie évidemment d’amitié.
Au final, au terme de 36h de prouesses techniques nouvelles, l’unité de soins intensifs découvre un patient bien orienté sans aucun déficit ; il est extubé la nuit même avec une évolution favorable spectaculaire sur le plan cardiaque et respiratoire, sans séquelle neurologique pour une « sortie de sieste » à 4h du matin le mardi 03/01/12. Il rejoint dans la chambre 110 de l’étage de Chirurgie Cardiaque, Roger un jeune de 73 ans en révision d’une greffe de c½ur pour côtes cassés, admis également la nuit du 01/01/12.
Il est autorisé 3 jours plus tard par le Dr Asmae BELHAJ, à quitter l’hôpital sans nul besoin de rapatriement assisté.
La rencontre improbable et heureuse des deux baigneurs peut enfin voir le jour. Cf photo Le sauveteur peut de nouveau toucher le baigneur d’un soir et le crâne lisse comme son caillou porte-bonheur.http://fr.wikipedia.org/wiki/Senne_(rivière)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Vincent
http://www.ulb.ac.be/rech/inventaire/chercheurs/9/CH4509.html
http://www.erasme.ulb.ac.be/users.asp?idUser=5939
http://www.erasme.ulb.ac.be/page.asp?id=14199&langue=FR&q=BELAHJ
http://fr.wikipedia.org/wiki/ECMO